Bulletin 2019

Chaque communauté que nous avons visitée convoie le même message. L’espoir et la gratitude pour tous ceux qui peuvent les aider à sortir de leur misère quotidienne. La résilience du peuple Philippin mérite notre admiration. Dans ce contexte, Erda continue à défendre les plus défavorisés aux Philippines.

Comme chaque année, nous comptons une fois de plus sur votre générosité au profit des enfants. Entre deux rendez-vous d’affaires, je profite du WE pour rendre visite à Erda. Aujourd’hui, notre voyage nous emmène sur des îles reculées des Philippines. Le témoignage qui suit est assez différent des expériences précédentes.

Samedi 15 juin. Il est 5 heures du matin, quand l’équipe d’Erda vient me chercher à l’hôtel pour aller prendre l’avion qui nous emmène de Manille à Iloilo. La région d’Iloilo et l’île voisine de Guimaras sont la deuxième région des Philippines en nombre d’enfants soutenus par Erda. Chaque année, nous soutenons environ 2000 bénéficiaires dans cette région. Contrairement à Manille, Erda opère ici grâce à une collaboration avec des partenaires locaux. Ce sont des universités locales, dont :

  • John B. Lacson Foundation Maritime University (JBL Fd.)
  • St. Paul University
  • Iloilo Science and Technology University.

Cela permet à Erda d’atteindre ses enfants bénéficiaires sans engager de frais importants de personnel, vu que ceux-ci sont financés par les universités.

Pour atteindre l’île de Guimaras, il nous faut emprunter le ferry local, une embarcation locale en bois.

Environ une demi-heure sépare d’Iloilo de Guimaras. Le recteur de John B. Lacson nous accompagne. Son établissement forme des officiers pour la marine marchande. La moitié des officiers de la marine marchande internationale sont des Philippins.

C’est donc un débouché dont profitent certains des protégés d’Erda. Quand un Philippin devient capitaine sur un des géants de nos océans, il gagne 8.000 € brut par mois. Aux Philippines, cela lui permet d’acheter maison et voiture, tout en entretenant royalement sa famille.

L’île de Guimaras compte 150.000 habitants pour une superficie de 605 km². Le seul moyen d’accès est le bateau. Il y a une unique route, qui fait le tour de l’île. Nous faisons une heure de route dans un mini van. La température, proche des 40° est chaude, mais supportable. Avant de rejoindre la communauté, que nous soutenons, nous allons saluer le maire de la bourgade, Nazaret. Il nous explique fièrement ce que la ville a fait pour soutenir nos protégés.

En particulier, il nous présente une employée, ex-bénéficiaire d’Erda, qui a trouvé un emploi au sein de son administration. Par contre, quand il nous explique que plusieurs jeunes filles de cette communauté ont trouvé un emploi de femme de ménage, Erda lui rappelle que le travail des enfants n’est pas autorisé. Le maire esquive rapidement ce détail.

Ensuite, nous quittons les chemins goudronnées pour nous enfoncer dans la jungle. Les paysages sont superbes.

Au bout du chemin, nous arrivons sur un petit village avec des cahutes en bois et une salle communale. C’est un bâtiment rudimentaire, composé d’une toile posée sur des piliers en bambous.

Le village se compose de nomades sédentarisés depuis une cinquantaine d’années. Ils vivent essentiellement de la chasse. Leur menu journalier se compose de lézards et une fois par semaine, ils ramènent un python. Le goût de la chair du python se rapproche de celle du poulet, mais honnêtement, je n’ai pas été jusqu’à tenter l’aventure pour vous le confirmer.

Les enfants vont à l’école à pied à travers la jungle. Cela leur demande une heure de marche le matin et la même chose le soir. Il leur manque un imperméable pour la période des pluies, mais ils ont le sac à dos Erda avec tout le matériel.

En arrivant, nous constatons la présence d’un cercueil. Un jeune homme de 34 ans est décédé la semaine précédente du tétanos, faute de soins. Il a été blessé lors de la chasse en forêt.

Malgré cela, toute la communauté a prévu une série de chansons et de danses pour nous remercier.

Dans cette communauté, ainsi que dans les autres que nous avons visités, nous avons eu droit à chaque fois à un accueil chaleureux et à de nombreux mercis. C’est avec plaisir que je vous partage de message que nous avons si souvent entendu là-bas, merci à vous tous pour votre contribution à ERDA. Continuons ce combat avec l’espoir qu’un jour, il ne soit plus nécessaire… Cela en vaut vraiment la peine !


Compte-rendu du programme effectué en 2019 :

La fondation Erda aux Philippines a aidé 10.028 enfants en 2019. Les élèves de primaire sont au nombre de 6.064 et ceux du secondaire représentent 3.874 élèves. L’enseignement maternel qu’Erda a créé aux Philippines a été repris totalement par l’Etat Philippin, après que celui-ci en ait reconnu la valeur fondamentale.

L’aide aux enfants se matérialise d’une par des dons matériels comme des cartables, des uniformes, des livres scolaires obligatoires, du papier et des crayons.

La seconde partie consiste en une aide personnalisée comme des cours de rattrapage pour les enfants ou des cours destinés aux parents pour leur apprendre à aider et encadrer la scolarité de leurs enfants.

Parallèlement à ces deux programmes principaux, Erda développe une série de microprogrammes en fonction des besoins. Erda a par exemple créé une école avec une classe unique sur le site de la montagne fumante. Ce site est un dépôt d’immondices où les plus pauvres cherchent à récupérer quelques déchets valorisables. Cette classe accueille entre 30 et 40 enfants qui ne peuvent pas être amenés dans une vie scolaire normale. Le but du programme alternatif qu’Erda y déploie est de préparer les enfants à une réinsertion dans le milieu scolaire normal et a un taux de succès supérieur à 90%.