Bulletin 2015

« Pour permettre à un enfant d'aller à l'école, il faut lui donner l'espoir »

Père Tritz

Ces mots dans lesquels le Père Tritz a toujours cru, sont aujourd'hui encore ceux qui guident les actions de la Fondation ERDA dans sa lutte pour la création d'une nation où tous les enfants auraient accès à une éducation de qualité.

Scolarisation dès le plus jeune âge

Il y a plus de 40 ans, bien avant que le gouvernement philippin ne reconnaisse la nécessité de développer les classes de maternelles, le Père Tritz en a compris l'importance. Pour lui, le problème de la déscolarisation des classes primaires et secondaires venait notamment de l'absence d'éducation des jeunes enfants, livrés à eux-mêmes très tôt et souvent forcés de travailler dès le plus jeune âge.

ERDA continue aujourd'hui à ouvrir des places dans les écoles maternelles à Manille où plus de 4,000 enfants subsidiés par ERDA apprennent les bases du calcul, de l'écriture et de la lecture.

Mais ce travail ne porterait pas ses fruits sans l'implication des familles. C'est pourquoi la Fondation privilégie également l'assistance des parents par le biais de petites conférences sur la nutrition, l'hygiène, la santé, pour aider les enfants à vivre dans de meilleures conditions de vie.

Assistance dans les frais de scolarité

Aux Philippines, l'un des freins à la scolarisation des enfants est le coût des fournitures scolaires. Cartables, crayons, uniformes, cahiers, sont autant des dépenses auxquelles certaines familles précarisées ne peuvent faire face. Faute de moyens, les enfants sont privés d'accès à l'éducation.

Les travailleurs sociaux d'ERDA distribuent aux enfants les fournitures scolaires dont ils ont besoin.

Développement de systèmes d'apprentissage alternatifs

Le programme d'apprentissage alternatif (Alternative System Learning) a débuté il y a 25 ans dans les communautés dites « à risque » de Manille telles que les « Smokey Mountains » (Montagnes fumantes) où s'implantent des familles vivant de la revente des déchets récoltés dans les décharges à ciel ouvert. Les structures mises en place par ERDA permettent aujourd'hui l'éducation de plus de 6,000 enfants chiffonniers.

Dans le même sens, afin de toucher les populations des villages les plus reculés, ERDA a créé des « écoles mobiles ». Des professeurs sillonnent les routes accidentées des Philippines dans des camionnettes aménagées en salles de classes.

2015 marque la fin du projet aidant les enfants en conflit avec la loi

Né en 2007, le BK-RESToRe PROJECT, avec l’aide d'un groupe d’avocats bénévoles, a fournit assistance, durant 8 années, aux enfants en conflit avec la loi, œuvrant à la défense juridique, à la médiatisation des conditions de vie des enfants retenus en prison, à leur éducation et leur réinsertion sociale.

En mai 2015, sur base d'une analyse coûts-bénéfices, la Fondation a décidé de fermer le programme, pour plusieurs raisons. D'une part, les donations n'étant pas suffisantes pour mener à bien les objectifs de ce service. D'autre part, grâce à mobilisation des acteurs sociaux d'ERDA et d'autres associations, le Gouvernement philippin, qui s'était engagé, par le Juvenile Justice Welfare Act de 2006, à créer des unités locales contrôlant l'application de la législation relative bien-être des jeunes en conflit avec la loi, a développé plusieurs programmes locaux efficaces. La Fondation ERDA salue ces initiatives gouvernementales et continue, par le biais de ces autres programmes, à veiller à la prévention et à l'éducation des jeunes issus de familles précarisées.

Le bilan des actions du projet BK-RESToRe est plus que positif : 327 jeunes garçons ont bénéficié du soutien de la Fondation.

Parmi eux, ce jeune, admis en septembre 2009 au centre BK-RESToRe dans le programme de réinsertion suite à diverses plaintes contre lui pour vol dans sa communauté. Après avoir quitté le centre sans autorisation fin septembre 2009, le jeune a été à nouveau admis en mai 2010 et a suivi le programme d'éducation alternative d'ERDA. En août 2010, il a obtenu l'abandon des poursuites contre lui et a continué à fréquenter le centre et les programmes de réhabilitation sociale. En décembre 2010, il a réintégré sa famille et travaille désormais dans une entreprise de construction.